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Nous n’en pouvons plus de l’absence criante de considération, des maladresses à répétition et des méthodes expéditives du Président Bierry et de son entourage, qui conduisent encore à de nombreux départs de la Collectivité et à une démotivation chaque jour croissante. FOCeA réagit en adressant à l’exécutif une lettre ouverte, un cri de désespoir, dans lequel bien des collègues hélas se retrouveront.
Pour l’immense majorité des agents que nous rencontrons, un an après sa création, la CeA est une espérance déçue. Alors que la convergence des services est à peine entamée, n’est-ce pas une fuite en avant que de vouloir sortir du Grand-Est ? Quand les agents pourront-ils enfin retrouver stabilité, sécurité et reconnaissance dans l’exercice de leurs missions au service des usagers d’Alsace ?
LETTRE OUVERTE au Président BIERRY
Monsieur le Président,
Ne souhaiteriez-vous pas connaître l’opinion des agents sur le fonctionnement actuel de la Collectivité européenne d’Alsace ?
Une telle consultation nous semblerait autrement plus utile que d’appeler les agents de vos services à s’exprimer sur la sortie du Grand-Est. Son résultat confirmerait la dégradation du climat social et le moral en berne de nos collègues. Mais force est de constater que leur avis n’a plus aucune importance depuis le 1er janvier 2021. On aura d’ailleurs noté la disparition des enquêtes d’opinion et autres baromètres internes qui avaient émaillé la construction de la CeA.
En réalité, les agents constatent et subissent, depuis des mois, une absence de considération inédite de la part d’un exécutif. Inédits, les messages glaciaux d’un Président et d’un Directeur général des services, début janvier, dans lesquels aucun des deux ne souhaite simplement, comme il est de coutume, une bonne année aux agents. Inédit, ce malaise dont la presse régionale a fait état en novembre dernier et qui ne se tarit pas. Inédit, le nombre des agents en difficulté qui sollicitent le syndicat FOCeA. A leurs côtés, nous répondons présent et partageons leur incompréhension face à une ligne managériale floue et changeante au gré des évictions ou des départs qui désorganisent les services et l’action publique, au manque de respect des personnes et des collectifs de travail, face surtout au décalage entre les discours officiels et la réalité vécue sur le terrain.
Non, Monsieur le Président, la fusion n’est pas achevée aux « trois quarts » comme vous le pensez. Les faits sont têtus et la convergence des services est à peine entamée. Les agents bricolent, comme ils peuvent, des solutions de secours pour tenter, au service des habitants, de sauver les apparences du « service public alsacien » que vous promettez. En réalité, les anciens Départements continuent de fonctionner comme avant, mais en moins bien, voilà le vrai visage de la CeA !
Si vos agents souffrent de votre absence de considération à leur égard, ils souffrent davantage encore de l’absence de cap qui caractérise la collectivité. Un seul exemple parmi tant d’autres : connaissez-vous le désarroi des collègues en lien avec les municipalités, qui attendent depuis plus d’un an de connaître les nouvelles modalités de l’aide aux communes ?
Vous vous faites le chantre d’une collectivité de proximité, mais vous placez vos agents dans une position intenable vis-à-vis des premiers partenaires de notre collectivité: les communes.
Vous voulez « retisser le lien démocratique », mais vous ne créez aucun lien avec vos propres agents. Au contraire, vous cherchez à les diviser, en créant un clivage délétère entre « barreurs » et « rameurs », comme si la ligne managériale ne faisait pas qu’une ! Où est la cohérence ? D’un côté, des agents en souffrance. De l’autre, un président qui regarde visiblement ailleurs, la tête dans les étoiles du Guide Michelin auquel la CeA versera près d’un demi-million d’euros destiné à dérouler le tapis rouge à des VIP. Les « rameurs » apprécieront ! A quand des conditions de travail et de rémunération trois étoiles pour tous les agents de la CeA ?
Alors, avant la sortie du Grand-Est qui créerait une énième collectivité d’Alsace, nous souhaiterions être rassurés par la capacité de l’exécutif à faire fonctionner correctement la CeA, dans un climat de confiance et de reconnaissance, au service des usagers en Alsace. Nous sommes passés du malaise à un mélange des genres sans précédent. Dans le respect des droits et devoirs des fonctionnaires, et fidèlement aux valeurs du service public, les agents sont les premiers ambassadeurs de la collectivité, mais sûrement pas les « ambassadeurs » de vos prises de position politiques en marge de l’élection présidentielle.
Le premier anniversaire de la CeA a donc un goût amer. Soucieux des conditions de travail de l’ensemble des 6 000 agents de la collectivité, FOCeA continuera d’agir à leurs côtés, plus que jamais. Qu’ils soient « rameurs » ou « barreurs », LEUR syndicat FOCeA leur souhaite ses meilleurs vœux pour 2022, à défaut des vôtres et de ceux du Directeur général des services.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’assurance de nos respectueuses salutations.
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A quand la prise de conscience de l’exécutif ?